Mobilier urbain – Librairie-Galerie Racine, 1999

« Qu’au moins si rien existe, on l’ait vu une fois. J’aurais amené Naga chez un coiffeur pour instruments à cordes. Là, cinq eunuques, enfermés depuis l’enfance dans un salon de cire, auraient ouvert le coffret où dorment les violons de Crémone et le bois d’amourette. D’une main roulant sur les genoux ses nylons à couture, ils auraient de leurs doigts frappé de paillettes tout le silence des cordes endormies, attaché des rubans, suspendu des clochettes et pinçant le mystère, comme le pépiement d’une fleur la neige qui lui tient chaud, frotté toutes les grandes ses, des éclisses jusqu’à l’achèvement du dos. Les femmes n’habitent pas sur la terre. »

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