« Nous ne sommes ni les prédateurs de ressources rares ni les fossoyeurs d’une terre saturée de bombes à retardement. Pas plus que ne compte le regard sublime que nous portons sur les forêts primitives, les sommets éternellement enneigés, la mer infinie qui fait rêver les touristes, ne compte l’idolâtrie que nous avons de nos muscles, la certitude qu’en étant des humains nous avons un droit de vie et de mort sur les taupes, les sauterelles, les limaces et les sans-abri. Nous ne sommes ni des faiseurs d’idoles ni des contempteurs. Nous ne sommes rien ni personne sinon la conscience que le moindre caillou nous a donnée à force d’entendre, afin que nous en fassions le même usage que l’herbe, la même contemplation que les arbres dont les parfums voyagent au milieu de la nuit. »