« Pourquoi y aurait-il tant de différences entre la peau que l’on touche et celle qui est touchée ! Entre l’arbre qui chante et l’oiseau prêt à s’envoler ! Entre le jour qui se lève et la nuit ! Entre la femme et l’enfant lequel désire, lequel est désiré ! Pourquoi y aurait-il oublié de soi-même un langage fait de silence et un autre bruissant de sons inachevés? Pourquoi cette insouciance dans le peu de sommeil qui reste pour tenter de la retrouver? Je me disais qu’en dessous de la jupe elle avait une combinaison en viscose ou bien un caraco que je ne verrais jamais. »
« L’éléphant suivait la berge en s’éloignant petit à petit du pont. Jadis il avait imaginé lui aussi qu’il pourrait changer l’amour avec une trompe maladroitement posée sur quatre sabots. Il avait imaginé qu’en marchant sur l’herbe avec un barrit plein de gratitude, la majesté viendrait au monde et avec elle le pas délicat d’une danse plus légère que l’air. Il suivait la berge comme le corps mystique d’une chapelle l’horizon mélancolique d’un morceau de terre en plein ciel. »