Les derniers hérissons qui meurent sur les routes
Rappellent aux automobilistes
Le caractère inoffensif de leurs piquants
Tant que tu auras pour la flaque d’eau
Le mépris d’une paire de chaussures bien cirées
Tu n’as rien à attendre de la pluie
Les derniers hérissons qui meurent sur les routes
Rappellent aux automobilistes
Le caractère inoffensif de leurs piquants
Tant que tu auras pour la flaque d’eau
Le mépris d’une paire de chaussures bien cirées
Tu n’as rien à attendre de la pluie
« Et ceci encore: ce que tu vois dans le tableau de Shitao n’est pas seulement là pour être vu. Non, ce qui jaillit de l’obscurité lorsque le jour se lève, ce qui envahit le paysage lorsque la nuit se retir, c’est encore la nuit, le vide que la nuit laisse derrière elle. Ce que tu vois n’a pas d’autre motif que de donner un peu de lumière pour regarder de l’autre côté de la nuit une autre nuit encore tout éclairée de jour à l’ombre de la nuit. »
« Quand je regarde la tête de Jayavarman j’ignore s’il fait jour j’ignore s’il fait nuit. Je me dis qu’au delà de la nuit cette lumière qui vient probablement de l’intérieur ne peut être que la lumière du jour. Tout cela parce qu’à travers l’invisible visage il y a des fleurs des arbres des oiseaux dans les arbres et que la vie a besoin de lumière. Mais je me dis aussi que cette lumière, ce sourire, a dû traverser mille visages avant de sourire, que pour resplendir ainsi Jayavarman n’a plus besoin de soleil, je veux dire que le soleil est dans le visage comme le jour dans la nuit et que là où il est la nuit ne fait plus peur. »
« Qu’au moins si rien existe, on l’ait vu une fois. J’aurais amené Naga chez un coiffeur pour instruments à cordes. Là, cinq eunuques, enfermés depuis l’enfance dans un salon de cire, auraient ouvert le coffret où dorment les violons de Crémone et le bois d’amourette. D’une main roulant sur les genoux ses nylons à couture, ils auraient de leurs doigts frappé de paillettes tout le silence des cordes endormies, attaché des rubans, suspendu des clochettes et pinçant le mystère, comme le pépiement d’une fleur la neige qui lui tient chaud, frotté toutes les grandes ses, des éclisses jusqu’à l’achèvement du dos. Les femmes n’habitent pas sur la terre. »
« Tu entreras dans la légende inanimée
Alors tu seras parmi les choses qui te laissaient sans voix
Les rires ambulants l’embuscade d’une bouche le théâtre parfois échappé des paupières les agrès si doux par où s’endorment toutes les fanfares
Ils passeront
Comme l’eau sous la palette de sa chutte
Et personne ne dira rien à personne
La violette n’était-elle pas la même avant d’être appelée par son double »
« N’attendez pas du poète qu’il fasse étalage de ses greniers
Sinon la fraîcheur des timbales
Il reste seul
Avec les lanceurs de pierres et les joueurs de plante-couteau »
Henri Rodier
Elle est sa propre demeure
son propre rêve d’éternité
elle ne poursuit pas la puissance ou les vagues
les bateaux qui s’en vont elle sourit des yeux.
les marins disent elle est la plus belle
le soir avant de s’endormir
les enfants s’endorment avec elle
son désir n’est jamais le même parmi nous
elle est à elle seule l’absence comblée des désirs
ailleurs c’est encore demain
et demain n’existerait pas sans elle
parce qu’elle ne meurt pas
elle est sans lendemain